L’encaustique est un mélange de cire d’abeille et de gomme dammar, transparente lorsqu’elle est à son point de fusion (aux alentours de 75°C) et d’aspect laiteux en refroidissant. Fondue et appliquée au pinceau sur un fond uni ou une photographie, l’encaustique refroidie est ôtée en copeaux à la mirette jusqu’à ce qu’une couche extrêmement fine permette de retrouver une transparence légèrement floue. Des couches successives entre lesquelles alternent transfert de photographie, encres, pigments, feuille d’or, pastels, gomme laque composent l’oeuvre finale, dont la surface satinée et facettée porte la trace de la mirette pour former une sorte de “matière sculptée sans volume”.
À la croisée de la photographie (qui est la base première de l’oeuvre), de la peinture (les couleurs et la composition de la photographie sont retravaillées par diverses interventions plastiques et pigmentaires) et de la sculpture (chaque oeuvre nécessite des milliers de précautionneux coups de mirette pour retirer l’encaustique sans ôter les pigments qu’elle recouvre), ces encaustiques sont rassemblées sous le nom générique d'”Empreintes”. La nature et les paysages, parfois urbains, y sont omniprésents, comme en écho à ce lent travail quasi méditatif d’ajout et de retrait de matière et de pigments.